"En phrase terminale" ….

Danièle HENAUT-HULEUX dans tous ses états.

Je vais bien, je suis sur le bon chemin…

Classé dans : Jardin secret — 10 octobre, 2022 @ 10:06

89ca05e0162779185fffed8f9ceca225Je ne l’ai pas vue venir…. La dépression, une « saloperie » de maladie mentale qui vous terrasse, qui vous fait perdre la confiance et l’estime de soi, qui vous culpabilise, qui vous ronge à petit feu, qui vous met plus bas que terre…

Une maladie « invisible » qui fait peur et que nos proches ont des difficultés à appréhender. Une maladie qui se soigne avec du temps. Une vertu, la patience, qu’il faut apprendre à cultiver. Personne, non personne, n’est à l’abri d’être victime un jour de cet enfer. À tous, je veux dire qu’il faut toujours se battre, qu’il y a toujours de l’espoir. Et qu’après avoir survécu à cette épreuve, on en ressort fragilisée sans aucun doute, mais aussi mieux armée pour affronter la vie et les obstacles à venir. Grandie et plus forte. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire !…..

« Goût à rien »

Elle est arrivée sournoisement au printemps 2020. Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, ne fait plus le décompte quotidien des vies arrachées par le coronavirus, mais le retour à la vie d’avant n’est pas encore pour maintenant. Des contacts sociaux au ralenti, un travail qui ne tourne plus qu’autour du coronavirus. Un couvre-feu. Des règles auxquelles je me suis soumise sans protester.

C’était un matin de mai. En 2020….Mon ex belle-fille m’empêche de rencontrer mes petits-enfants…. et c’est fini, je ne les reverrais plus jamais…

Les jours qui suivent, je me lève et je me dis : « Je n’ai goût à rien. » Le début des ennuis… La concentration se complique, c’est la dégringolade.

Pourtant, je continue de faire comme si !…. je rigole, je plaisante, j’essaie de rester la « Danièle » que tout le monde a toujours connue…. Mais personne ne peut savoir le mal qui me ronge de l’intérieur, personne ne peut comprendre ma souffrance, ma douleur tout simplement….

« Je déraille complètement »

Je vais craquer quelques semaines plus tard. Je peine à trouver le sommeil, je me réveille en pleine nuit et je rumine. Mon cerveau est en ébullition. Google va devenir mon ennemi. Je cherche un diagnostic, des réponses à mes questions, une solution pour me sortir de ce mauvais pas.  Les réveils se font de plus en plus difficiles. Faire à manger est une épreuve, prendre une douche un calvaire. Je déraille complètement. Les journées ressemblent à des montagnes russes, quelques hauts et bientôt surtout des bas. Une humeur en dents de scie. Je ne me reconnais plus. Mes proches s’inquiètent.

Je pleure, je vais prendre rendez-vous chez le médecin. Dans son cabinet, je m’écroule totalement. Je suis rincée, vidée. L’anxiolytique et l’antidépresseur, prescrits par mon généraliste, m’ont remise en selle. Je reprends du poil de la bête, je profite de ma famille et de mes amis.  Je revis. Pour quelques semaines seulement.

En accord avec mon médecin, j’arrête progressivement les médicaments depuis le début du mois de novembre. Je zappe même les derniers cachets, que je devais prendre un jour sur deux, oubliés au fond d’une boîte. Tout va bien, je surmonte ce petit passage à vide, c’est derrière moi tout ça.

Mais hélas, le naturel revient vite au galop. Trop vite.

« Déconnectée, débranchée »

C’est désordonné, déséquilibré. Je marche sur une ligne de crête et je vais chuter du mauvais côté. Après cinq jours d’isolement subis et contraints dû au Covid-19, je prends peur. J’ai peur que ça recommence. Je n’ai pas réussi à gérer mon anxiété et mes angoisses. Je reprends des médocs…

Rien ne s’arrange. Mon téléphone portable ne m’intéresse plus, les notifications non plus. Je suis déconnectée, débranchée. L’anxiété envahit mes journées. Je me lève tant bien que mal, mais je n’ai aucune envie ou presque. Tout me semble insurmontable : cuisiner, faire des courses, lire un livre, regarder une série ou un film. Je suis une morte-vivante.

« Torrent d’émotions »

Parfois, mon état mental se stabilise, mais il reste néanmoins précaire et fragile. Je pleure toujours beaucoup et je commence à avoir des idées très farfelues qui tournent en rond dans ma tête. Un mot revient en écho, il est terrible : « Suicide. » Je n’ai aucun scénario en tête pour m’enlever la vie, j’y tiens trop, mais j’ai la trouille. Pourquoi je pense à ça ?

« Le ciel se dégage, les nuages se dispersent »

De temps à autre, l’envie de faire des choses revient. Par petites touches, je refais surface. Je bois de moins en moins la tasse et je retrouve de l’intérêt pour des petits plaisirs du quotidien. Le temps des cerises. Le ciel se dégage, les nuages se dispersent. Je reçois des bonnes nouvelles de mon avocat…Enfin…. Enfin, je vois la lumière au bout de ce long tunnel. Cette fois-ci, je suis prête. Prête à me laisser du temps pour me remettre dans le bain de l’actualité. Prête à me battre, à me débattre comme une lionne, comme au début, prête à affronter les juges, les avocats, les plaintes à la police, pour moi, pour mon fils….

Pourtant, aujourd’hui, 10 octobre 2022,  j’écris car je ne vais pas bien… Je pense que je vais rester couchée toute la journée…. Moi qui croyais pourtant être sur le bon chemin….

2 commentaires »

  1. octobre253 dit :

    Tu es courageuse…
    C’est vrai qu’il faut de la patience, mais la tienne sera récompensée… J’en suis sure.
    J’ai envie de te serrer dans mes bras…
    Je le fais virtuellement.

  2. octobre253 dit :

    Oh !…. ma pauvre, je suis avec toi de tout coeur….
    Sois forte, ça va payer.
    Bises à toi, à ton fils, à toute ta famille….

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

La vie de Panobroudix &... |
LE CINEMA SELON Moi |
Vidéo@gag |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | le blog des voisins 41500
| LES PEOPLE A POIL
| Blog Salace